Pièce de Théâtre Les Héritiers du Moyen-Chari 

Extrait de la pièce :

"Oui, tout. Oui, le Moyen Chari, c'est comme toute région du Tchad, c'est comme toute région de tout pays, c'est l'humanité. C'est une région peuplée de femmes et d'hommes qui veulent cette liberté. C'est une région peuplée de femmes et d'hommes qui ont les valeurs universelles pour se dépasser, pour vivre et transmettre, pour exister. Non, je ne crois pas que le Moyen Chari soit insignifiant. Et je crois que tous nos jeunes peuvent faire leur expérience. C'est cela qu'ils vont découvrir. Ils vont découvrir que notre région est celle de leur liberté. Oui, ils vont découvrir que cette région est celle de leur existence. L'existence de leur être, où qu'ils soient, quoiqu'ils traversent comme épreuve. Rien n'est plus humain que le Moyen Chari. Alors battons-nous. Transmettons."

Pour plus d'infos :

https://www.helloasso.com/associations/association-moyen-chari/evenements/piece-de-theatre-les-heritiers-du-moyen-chari-l-espoir-permis

ou 

http://www.billetreduc.com/212892/evt.htm?nr=1


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Note sur l'auteur, Brice Poreau 

L'auteur, médecin engagé depuis plusieurs années dans une réflexion sur la prévention des conflits en Afrique, co-fondateur de l'Association Moyen-Chari, a déjà publié une première pièce sur le génocide rwandais, Génération d'après. Dans cette pièce, l'auteur raconte le parcours de deux jeunes d'origine rwandaise, expatriés, une génération après le génocide de 1994. Deuxième pièce, « Les héritiers du Moyen-Chari », est un écho à des parcours de vie.

Ce sont les parcours de Djimouko, Khadja et Sérata que l'on voit petit à petit se dévoiler. Dans cette région du sud du Tchad nommée le Moyen-Chari, les trois jeunes, homme et femmes, souhaitent vivre l'expérience de l'émigration... pour un monde meilleur, peut-être. Les cercles des anciens du village doivent prendre la décision de laisser partir deux des trois jeunes. Une fois la décision prise, Djimouko, Khadja et Sérata vivent leur expérience. Ils reviennent des années après devant les cercles des anciens du village pour évoquer leur parcours : partir pour mieux revenir ?

Thématique actuelle s'il en est, la question de l'émigration de ces jeunes Tchadiens, reflet de celle de nombreux autres jeunes du même continent, se double d'une réflexion philosophique sur l'existence.

Note d'intention de mise en scène

Pour un théâtre migrateur.

Nous vivons encore sous la croyance mythique d’une origine occidentale du théâtre. Thèse somme toute politique de l’apparition ex-nihilo de la tragédie grecque. Comme si, de tous temps, les hommes faisant ensemble communauté et culture ne s’étaient pas réunis la nuit tombée, à la lumière du feu, pour représenter, jouer et transmettre la geste des ancêtres. Mais aussi la fable triviale des jours, les exploits des dieux ou les tours des esprits. Croyance tenace, alors que depuis un siècle on sait que la civilisation égyptienne connaissait le théâtre dramatique depuis cinq mille ans ! Tout comme la comédie. Le théâtre grec doit beaucoup au théâtre égyptien antique qui a donné ses bases à l'art dramatique grec archaïque. Un théâtre africain donc, passant la frontière Méditerranée pour fertiliser le continent européen. L’art, comme les idées, n’a pas besoin de visa. Aucun mur, nul barbelé, n’endigue son vol, tel un pollen humain.

Notre théâtre à nous sera la place d’un village, l’ombre large et protectrice d’un manguier. Un espace partagé avec le public. Pas un village, mais notre village, à tous.

Alors que nous traitons de la migration de nos semblables, et à l’heure où, sur tous les continents on érige des murs pour y répondre, il s’agira de proposer l’expérience d’un « théâtre sans mur ».

Le quatrième mur de Diderot, opérateur d’une séparation entre la position de l’acteur et du spectateur, la scène et la salle. Comme si le « dit-spectateur » n’était pas lui aussi agissant : par son indispensable croyance, son imagination poétique, son corps qui résonne avec le corps du comédien. Il y a de mauvais comédiens comme il y a de mauvais spectateurs ! Et puis la puissance ressentie de cette communauté assemblée, un monstre aux mille yeux pour reprendre Jouvet et Claudel, qui peut broyer celui qui avance son propre corps dans la lumière, comme une offrande (péril terrible du spectacle vivant). Nous n’aurons pas besoin de cette opposition illusoire de glace sans tain, car elle contredirait notre propos même. Nous ne sommes que trop englués dans une position spéculaire dès que l’on parle de migration, d’étranger, de flux migratoire (expression si ravalante). Figés face à nos écrans, qui remplissent bien leur fonction occultante. Masses inquiétantes, informes et incompréhensibles, déshumanisées.

Le public sera donc migrateur aussi. Invité, selon les lois de l’hospitalité, sur le plateau. Migration subjective pour se mettre, un temps, à la place de l’autre, ou plutôt à son côté. L'un des enjeux est d'impliquer le spectateur, qu'il soit concerné, inclus, dans le jeu et les enjeux. Qu'il ne soit plus un pur regard. "Que ferais-je moi à leur place ? ". Permettre à chacun de n'être plus "étranger de l'étranger", offrir de l'empathie.

Là où certains fantasment un « grand remplacement », proposer de vivre un « petit déplacement ». Pour rencontrer non une « problématique », mais des individus au cas par cas. Leurs désirs et leurs doutes. La communauté d’un petit village du Moyen-Chari, de chair et de palabre (de musique aussi), ses désirs et ses doutes.

Il y a dans ce projet l’opportunité de faire du théâtre humaniste au sens noble du terme. Un grand théâtre qui plonge à la fois dans l'histoire du siècle et celle du plus humble. Comme chez Shakespeare, Tchekhov, Hélène Cixous.... Un récit embrassant plusieurs générations.

J'ai en mémoire des spectacles qui m'ont profondément marqués : "L'histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk..." d’Ariane Mnouchkine, "Rwanda 94" mis en scène par le Grupov...

« Les Héritiers du Moyen-Chari : l’espoir permis » tentera une expérience d'intelligence, au sens d'être en intelligence avec autrui et ne plus être seul. La solitude du spectateur ne sera pas de mise, c'est une maladie occidentale.

Pascal Ollivier

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